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jeudi 17 avril 2014

LE REFUS DE CHOISIR EN DEMOCRATIE REPRESENTATIVE.

L'élection1 d'un ou de plusieurs représentants est indiscutablement l'un des piliers de nos institutions, de celles que nous avons coutume d'englober sous le terme générique de "démocratie représentative". Et, au sein de ces institutions, celles qui ont pour fonction de déterminer et de conduire des politiques supra-nationales, nationales ou infra-nationales apparaissent, à tort ou à raison, comme particulièrement importantes, de sorte que les élections qui les légitiment sont censées être des moments paroxystiques de la citoyenneté. C'est pourquoi le droit civique consistant à élire son ou ses représentants a, en principe, valeur constitutionnelle : "la Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation"(Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, art.6) ; "toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants librement choisis"(Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, art.21). Il va de soi que, à peu de choses près, ce genre de formulation se retrouve, aujourd'hui, dans quasiment tous les systèmes juridiques positifs2 qui, de ce fait, s'autorisent tous, peu ou prou, à se qualifier de démocratiques, ce qui tend à faire des adjectifs "démocratique" et "représentatif" des synonymes et de l'expression "démocratie représentative" un pléonasme. Du coup, si nous nous trouvons dans la situation que décrit Luc Ferry lorsqu'il dit que "de fait, nous ne sommes tout simplement plus capables ne serait-ce que d'imaginer un régime légitime autre que la démocratie. [...] [Fukuyama]3 suggère que les principes de légitimité auraient tous été plus ou moins explorés au fil de l'histoire, jusqu'à ce que le plus conforme aux exigences fondamentales de l’humanité s'impose à nous4"(Ferry, l'Anticonformiste), alors le refus de choisir son ou ses représentants, autrement dit le refus de participer, en tant que citoyen, à la forme politique la "plus conforme aux exigences fondamentales de l’humanité", ce qu'on a coutume d'appeler l'abstention, devient proprement absurde. Nous essaierons de montrer, en interrogeant la nature de la relation de représentation politique, que ladite abstention est, tout au contraire, un phénomène parfaitement intelligible mais qui a une signification très différente selon que la représentation est considérée comme une relation sémantique (d'un signe vers un objet extérieur) ou bien sémiotique (d'un signe vers un système interne de signes).