各国无产者联合起来 ! PROLETAIRES DE TOUS PAYS UNISSEZ-VOUS !

各国无产者联合起来 ! PROLETAIRES DE TOUS PAYS UNISSEZ-VOUS !

samedi 4 octobre 2008

METHODE DE LA DISSERTATION (SUJET QUESTION, SUJET TEXTE).

La dissertation est, de l’avis même des observateurs étrangers, un exercice littéraire typiquement français, quelle que soit la discipline et quel que soit l’examen ou le concours. En philosophie, les "premiers principes" de la dissertation empruntent :
a - à Platon, l'idée qu'il s'agit de critiquer l'opinion supposée faible et superficielle, d'où, en particulier, l'interdiction qui vous est faite de donner des opinions (la vôtre ou celle de quiconque)
b - à Hegel, l'idée que cette critique n'est pas statique (définitive) mais dynamique (évolutive) et conflictuelle (critique), d'où l'obligation de répondre à la question en trois parties (analogiquement : le bouton, la fleur et le fruit)
c - à Pascal, Wittgenstein et Bourdieu, l'idée qu'on cherche à se distancier et à se distinguer de ceux qui parlent sans maîtriser les règles du jeu élémentaires et sans connaître les enjeux de la communication savante.

Nous allons commencer par faire l'inventaire des insuffisances les plus fréquentes constatées dans les copies de philo au baccalauréat, puis nous développerons une série de conseil et enfin une méthode destinés à pallier ces insuffisances.


I - Vos défauts les plus fréquents :

- a - vous êtes hors-sujet, c’est-à-dire que, faute d’avoir pris le temps de problématiser la question ou le texte, vous vous êtes précipité pour répondre ; résultat : vous ne traitez pas le sujet proposé, et, dans le meilleur des cas, vous en traitez un autre, dans le pire des cas vous n’en traitez aucun
- b - vous négligez l'orthographe, la grammaire, la logique, le vocabulaire, la mise en page, vous avez l'impression que l'important en philo, ce sont les idées ; le problème est que
           * premièrement, votre lecteur (le professeur dans l’année, le correcteur au bac) est un être humain comme les autres, il préfère être séduit que dégoûté ; donc si vous négligez tout ce qui contribue à rendre vos idées attrayantes, votre lecteur (qui a dans les 150 copies à lire, à comprendre, à annoter, à rectifier, à évaluer) aura hâte d'en finir avec la vôtre, ce qui ne présage rien de bon quant à la note
          * deuxièmement, vous oubliez que, comme le fait remarquer Bourdieu, la dissertation philosophique est un exercice élitiste à très haute valeur sélective
          * troisièmement, comme le souligne Spinoza, de même que l’esprit et le corps ne sont qu’une seule et même chose, les idées et leur présentation ne font qu’un
- c - vous ne voyez pas le rapport entre le sujet de dissertation qui vous a été donné et les cours qui l'ont précédé ; or il faut vous dire que ce lien doit exister, et que c'est même pour que vous fassiez ce lien qu'on vous a donné ce sujet (en latin, mettre en relation se dit intelligere, qui a donné intelligence) ; ou alors - c' - vous avez l'impression qu'on vous demande de "recracher" le cours ; dites-vous bien que connaître le cours est absolument nécessaire mais non suffisant, et, ce pour deux raisons : d'une part vous avez très peu de chance de tomber sur un sujet qui soit exactement le même que celui qui a été traité en cours (donc, si vous le "recrachez", vous serez hors-sujet), d'autre part, chacun a un style différent ("le style, c'est l'homme", disait Flaubert), et donc en "recrachant" exactement votre cours, ça se verra car vous manifesterez de la servilité plus que de la personnalité, ce qui est incompatible avec intro-c (seules les citations doivent être recopiées)
- d - vous croyez qu'en philo, on vous demande votre avis : ce n'est pas entièrement faux, à condition de ne pas confondre “avis” avec “opinion” (cf. II - A et B), car être avisé ("donner son avis"), c’est être conscient des règles du jeu (cf. III) ; en l’occurrence, en philosophie, “donner son avis”, c’est, d’une part traiter graduellement un problème de telle sorte que chaque étape de votre traitement corresponde à un stade de prise de conscience de ce problème, d’autre part argumenter à l’aide de vos connaissances philosophiques que vous vous serez préalablement appropriées
- e - vous pensez qu'en philo, il faut être "abstrait", alors qu'au contraire tous les philosophes, sans exception, ont condamné l'excès d'abstraction comme un bavardage prétentieux, et ont agrémenté leurs arguments d'exemples précis et concrets
- f - la plupart du temps, vous bâclez le travail, vous n’avez qu’une hâte : en avoir fini le plus vite possible : rassurez-vous, dans ce cas, le correcteur aussi a hâte d'en finir avec votre devoir !
- g - et surtout, en général, vous n'avez pas de méthode, de stratégie argumentative, on ne voit pas à quoi vous voulez en venir, vous juxtaposez les idées au lieu de les ordonner, de lier les arguments "par des arguments de fer et de diamant", comme dit Platon; or, si Descartes, par exemple, écrit en 1637 un Discours de la Méthode, c’est justement parce qu’il trouve que les hommes ne savent pas conduire avec ordre leurs pensées. Par analogie, on pourrait dire que, ayant appris à jouer aux échecs, vous vous contentez de "pousser les pièces" au lieu d'essayer de mater le roi adverse.


II - Mes conseils pour remédier à ces défauts :

A - répondez à la question posée (sujet-question) ou expliquez le texte (sujet-texte) : pour cela, il faut prendre le temps de penser (comme le disent Platon et Bourdieu, dans l’urgence, on ne pense pas, on réagit : on est donc condamné à l'opinion, c’est-à-dire à la vulgarité), voilà pourquoi il faut impérativement utiliser les quatre heures qui vous sont imparties (cf. II - F) ; concrètement, après avoir senti le problème (au sens de Pascal : avant de raisonner, il faut "sentir" quelque chose, si vous ne sentez rien, malheureusement, on ne peut rien pour vous !), il faut commencer par faire un brouillon sur lequel vous notez sans vous censurer toutes les réponses que vous autorisent vos connaissances philosophiques ; ce n'est qu'ensuite que vous organiserez ces réponses en en éliminant certaines, en ordonnant celles qui restent, de telle sorte qu'apparaisse la problématique de votre introduction, autrement dit votre stratégie argumentative (cf. II - G et III)

B - soignez ce que Bourdieu appelle "des signes extérieurs de richesse symbolique", dites vous bien que, en philo, tout compte : si c'est un D.M., écrivez lentement en vous appliquant, utilisez un dictionnaire pour chercher le sens d’un terme ou vérifier une orthographe incertaine (ou, si c'est un D.S. et, a fortiori, l'examen lui-même, faites un effort d'attention et de réflexion pour pallier l'absence du dictionnaire !), recopiez attentivement les citations et les termes difficiles du cours, allez à la ligne lorsque vous changez d’argument, sautez une ligne de temps en temps pour aérer la mise en page, etc. ; persuadez-vous que, dans un exercice de sélection sociale (et le bac en est un) l'apparence est primordiale (chez Mc Do, "venez comme vous êtes", chez Philo, "venez comme vous devez être" !)

C - lisez et relisez votre cours, ce qui, au moment des révisions pour le baccalauréat, vous évitera de tomber dans le piège de la consommation hystérique de ces lamentables ouvrages (il sont aussi chers, mauvais et prétentieux les uns que les autres !) de soi-disant préparation à l'examen qui n'ont d'autre fonction que d'exploiter la légitime fébrilité des élèves et de leurs parents devant l'enjeu afin de faire réaliser des profits juteux aux maisons d'édition

D - soyez modeste, ne dites pas "je pense que" (quand vous pensez, cela se voit, inutile donc de dire que vous pensez), ne parlez pas de vous, au contraire glissez-vous dans la pensée des philosophes comme les (bons) acteurs de théâtre ou de cinéma se mettent dans la peau de leur personnage, et quand vous critiquez un philosophe (ce qui est nécessaire pour justifier les deuxième et troisième parties du plan dans un sujet-question et la confrontation dans un sujet-texte), critiquez-le philosophiquement, c'est-à-dire à partir du point de vue d'un ou de plusieurs autre(s) philosophe(s) et non pas en disant "d'après moi ..." (comme le dit Wittgenstein, il n'y a pas de réponse du sens commun à un problème philosophique)

E - soignez les exemples : d'abord ne confondez pas "exemple" et "cas particulier" : à propos d'un sujet sur le génie artistique, faire allusion à Mozart est un exemple, faire allusion à votre petit neveu est un cas particulier ; en donnant un exemple, ce que vous dites concernera aussi votre lecteur, en revanche, en faisant état d’un cas particulier, ce que vous dites n'aura de valeur que pour vous ; ensuite dites-vous bien que le choix des exemples va trahir votre culture générale ; d'une manière générale, avant de proposer un exemple, demandez-vous s'il est nécessaire d'être en classe de terminale et d'avoir étudié pour connaître cet exemple : si vous répondez non à l'une de ces questions, cherchez-en un autre (dites-vous que les exemples tirés de l’art – la littérature notamment - et de l’histoire sont particulièrement appréciés) ; l'exemple, contrairement au cas particulier, est un modèle, il a une valeur universelle, il sert à montrer ce qui ne peut être dit ; par conséquent, si dans un sujet-texte, l'auteur propose un ou plusieurs exemples, vous devez absolument l(es)' analyser soigneusement : ne pas le faire serait interprété, à la fois comme une marque de mépris pour l'auteur dont l'intention, en insérant cet exemple, était d'attirer votre attention sur un point précis de son argumentation, et à la fois comme la manifestation flagrante d'incompréhension du texte puisque, précisément, cet exemple avait pour fonction de souligner un point capital

F - maîtrisez l'espace et le temps : l'espace, c'est-à-dire, en moyenne, 6 à 8 pages manuscrites (avec une mise en page standard !), le temps, c'est-à-dire 4 heures le jour de l'examen (dont 1 heure à 1 heure et demie pour le travail au brouillon, cf. II - F - a) ; si votre travail est effectué en 3 h 45 et ne comporte que 5 pages et demie, pas d'affolement, en revanche, si vous rendez une copie de 3 pages au bout de 2 heures, ne vous étonnez pas d'avoir une (très) sale note ! « En philosophie, celui qui gagne la course est celui qui est capable de courir le plus lentement, ou encore, celui qui at­teint le but le dernier. Les philosophes devraient se saluer ainsi : "prends ton temps !" »(Wittgenstein, Remarques Mêlées, 34)

G - soyez scrupuleusement méthodique. Quelle que soit la méthode que vous appliquez (il n'y a pas de méthode parfaite, l'important c'est d'en avoir une et de montrer que vous l'avez), si vous la maîtrisez bien, votre travail sera apprécié. À l'inverse, quelle que soit la valeur intrinsèque de vos propos, s'ils ne sont pas exposés avec méthode, votre travail sera durement sanctionné. La philosophie n'est pas la littérature dans le sens où (à supposer que ce soit un critère important de la littérature, notamment contemporaine)  l'originalité n'y est nullement requise. Chaque fois qu'il vous est demandé de disserter, on vous demande (en tout cas, dans les examens et concours en France) de la rigueur argumentative, de sorte que votre travail gagne à  ressembler, s'il faut absolument faire un rapprochement, plutôt à une démonstration mathématique dans laquelle les conclusions partielles (cf. III - c6), les transitions (cf. III - c7) et, bien entendu, la conclusion finale (cf. III - d) découlent logiquement de votre argumentation. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire de faire un plan en trois parties lorsque le sujet est un sujet-question fermée (cf. III - a1), c'est-à-dire une question à laquelle on doit répondre par oui ou par non (le plan en trois parties reste néanmoins conseillé aussi pour les questions ouvertes ; quant au sujet-texte, le nombre de parties du plan dépend de la structure du texte) : la problématique (cf. III - b) va vous amener à répondre, par exemple "oui" dans un premier temps puis "non" dans un second temps (ou l'inverse). Comment voulez-vous arriver à conclure, donc à donner une réponse satisfaisante à la question posée si, dans un troisième temps, vous ne dépassez pas l'opposition oui-non (pour ce qu'il faut entendre par "dépasser", cf. les exemples de traitement des sujets-question fermée dans les corrigés proposés dans ce blog) ?


III - Méthode de la dissertation.

Entendons-nous bien : des méthodes pour disserter, il en existe beaucoup. Mais il n'existe pas de méthode miracle qui puisse vous dispenser d'un gros effort personnel. Une "méthode" n'est pas une "technique" : une méthode, c'est, étymologiquement (en grec meta tou hodou) ce qui vous met "sur le chemin", ce n'est pas un moyen technique infaillible qui vous transporte jusqu'au terme de votre voyage. La méthode vous indique le chemin, maintenant c'est à vous d'avancer ! La méthode qui vous est présentée ici ne prétend donc être ni la seule possible, ni même la meilleure. C'est simplement celle qu'a perfectionnée, pratiquée et enseignée à ses élèves de Terminale pendant de nombreuses années un professeur de philosophie, aujourd'hui à la retraite et, ma foi, avec quelques résultats probants aux examens et concours.

Quel que soit le type de sujet (sujet-question ou sujet-texte : je traite les deux types de sujet en parallèle pour bien montrer que les exigences sont, au fond, les mêmes), pour disserter, vous devez procéder

- a - à un travail préalable d'ANALYSE DU SUJET
          - a1 - pour le sujet-question, à répondre dans un premier temps à la question posée du point de vue de chacun des philosophes étudiés en cours d'année (ou ceux que vous vous rappelez) et qui semblent contribuer à vous apporter des éléments de réponse ; puis, dans un second temps, vous faites une sélection en éliminant les points de vue qui vous paraissent inutiles ou bien que vous ne vous sentez pas capables de développer, et vous déterminez l’ordre dans lequel vous allez exposer ces points de vue (un critère : on met en premier ceux qui vous paraissent le plus critiquables, et en dernier ceux qui vous paraissent le moins critiquables donc les plus solides ; autre critère : dans les questions fermées - oui/non -, on alterne point de vue positif / point de vue négatif)
          - a2 - pour le sujet-texte, dans un premier temps, vous cherchez la question centrale à laquelle semble répondre le texte (pour l'instant, c'est une simple hypothèse de travail susceptible d’être modifiée, donc rien ne vous empêche d'en écrire plusieurs) ; dans un second temps, pour chaque phrase (ou partie de phrase si la phrase est trop longue, ou groupe de phrases si les phrases sont trop courtes), vous vous lancez dans une paraphrase ("l'auteur nous dit que ..." en veillant à ne pas plagier, c'est-à-dire répéter bêtement la phrase mais au contraire en montrant que vous "sentez" - cf. II - A - ce qui est important dans cette phrase) que vous prolongez par un commentaire (vous développez la paraphrase par la connaissance que vous avez de la pensée de l'auteur du texte), et que vous achevez, éventuellement, par une confrontation (vous mettez votre commentaire en relation avec d'autres points de vues philosophiques qui le réfutent, le nuancent, le complètent, etc.) ; enfin, dans un troisième temps, après avoir choisi définitivement la formulation de la question centrale, il vous faut distinguer les étapes de l'argumentation (comment s'articule le raisonnement de l'auteur) qui constitueront les 2, 3 ou 4 parties de votre explication

- b - dans tous les cas, à une INTRODUCTION sous forme de la question centrale suivie d'une problématique puis d'une annonce de plan (à noter que l'introduction n'est pas le lieu où l'on définit les termes du sujet : si l'on définit les termes dès l'introduction, il n'y a plus de problème à résoudre et donc plus de dissertation !) ; la question centrale est celle qui est posée explicitement dans les sujets-questions ou bien celle qui semble être posée implicitement par l’auteur dans le sujet-texte et que vous avez choisie dans la phase III - a2 ; la problématique consiste à poser autant de questions que c'est nécessaire (une règle : les questions sont toujours formulées de façon interro-négative par rapport à la réponse à venir : "le travail est-il une aliénation ?" suppose la réponse "non, le travail n'est pas une aliénation", inversement, "le travail n'est-il pas une aliénation" implique "oui, le travail est une aliénation") pour à la fois montrer la difficulté (impossibilité de faire une réponse courte et simple) de la question centrale et à la fois introduire les réponses que vous vous avez préparées sur votre brouillon et que vous allez développer ultérieurement ; l'annonce du plan consistera donc en une réponse détaillée (une autre règle à retenir : la question est courte, la réponse est longue) à chacune des questions problématiques posées : chaque réponse sera en quelques sorte le titre de chaque partie du développement

- c - à un DÉVELOPPEMENT en autant de parties qu'il en faut pour justifier chacune des réponses données dans l'annonce du plan (3 dans le sujet-question, 2, 3 ou 4 dans le sujet-texte) et dans lesquelles il vous est demandé, quel que soit le type de sujet, de faire référence aux idées des philosophes (c'est-à-dire, comme dirait Wittgenstein, de jouer le "jeu de langage" de chacun des philosophes) qui ont été étudiés dans le cours, en veillant aux relations complexes qu'entretiennent entre elles les idées des différents philosophes (méfiez-vous des arguments consistant à dire, par exemple, "donc là on voit que Kant contredit Descartes" ou bien au contraire "donc là on voit que Kant dit la même chose que Descartes" : l'important, ce n'est pas tant de dire cela que de le montrer dans le détail) ; le développement doit, de toutes façons, comporter pour chaque partie 
          - c1 - un titre (cf. annonce du plan phase III - b) ; à noter que, pour chaque sous-partie du sujet-texte, vous devez annoncer le passage du texte que vous entendez expliquer soit en le copiant intégralement s'il est assez court, soit en indiquant le début et la fin du passage séparés par des points de suspension si ce passage vous paraît trop long à copier ; dans tous les cas, vous aurez soin de respecter les règles de la citation (cf. III - c3)
          - c2 - une amorce ou entrée en matière qui consistera
                  ¤ pour la première partie du sujet-question, à amener la référence à l'auteur que vous avez choisi (ne commencez pas en disant abruptement : "Selon Descartes, il faut douter de ses sens, etc." ; dites plutôt : "Tout le monde a été, un jour ou l'autre, victime d'une illusion d'optique. On croit voir là-bas quelqu'un assis, alors que ce n'est finalement qu'un panneau routier. Or, justement, Descartes fait remarquer que nos informations sensibles sont à peu près aussi fiables que nos rêves, etc.") ; pour la seconde et la troisième partie du sujet-question, l'amorce consistera à critiquer brièvement la partie précédente en montrant bien l'insuffisance de son argumentation ("Nous venons de voir avec Platon que .... Mais, si ce que dit Platon est vrai, alors se pose le problème suivant : ...")
                     ¤ pour chaque sous-partie du sujet-texte, à paraphraser ce qui, dans le passage que vous allez expliquer, doit retenir notre attention (exemple : "Dans cette phrase, Rousseau nous dit que ...") ; bien entendu, il ne s'agit pas de plagier ou répéter ce que dit l'auteur en changeant simplement l'ordre des termes ou en en supprimant quelques-uns (ceux qui vous gênent, par exemple !) mais plutôt de reformuler la phrase pour montrer que vous la comprenez et comment vous la comprenez (souvenez-vous que la paraphrase est l'amorce du commentaire, cf. III - a2)
          - c3 - des arguments primaires, c'est-à-dire
                ¤ des références philosophiques consistant à exposer ce que, d'après vous, aurait répondu au problème posé tel ou tel philosophe étudié en cours que vous avez sélectionné et duquel vous devez vous montrer familier en employant son vocabulaire spécifique sans toutefois donner l'impression que vous faites du copier-coller, autrement dit que vous récitez ce que vous avez appris : c'est vous qui faites la dissertation et qui serez évalué(e), ce n'est pas Descartes ou Aristote, il faut donc veiller à montrez que c'est vous qui dissertez (cf. I - c' et II - D) ; à noter qu'il vaut mieux éviter de multiplier les références philosophiques dans une même partie sous peine d'être incapable de les développer toutes et donc de rester très superficiel (règles : dans chaque partie du sujet-question un seul auteur à la fois ; dans chaque sous-partie du sujet-texte, l'auteur du texte pour le commentaire plus un ou deux auteurs pour la confrontation)
                ¤ des définitions chaque fois que vous employez un terme rare ("rhétorique" chez Platon), nouveau ("habitus" chez Bourdieu), ou dont le sens dans le jeu de langage de l'auteur n'est pas le sens banal ("coeur" chez Pascal) ; d'une manière générale, vous devez définir chaque fois que vous sentez qu'un terme ou une expression a un rôle capital dans l'argumentation (à noter que c'est tout au long du développement et non pas dans l'introduction que vous devez définir les termes importants, cf. III - b) ; et dites-vous bien que, dans une dissertation philosophique, ce que vous ne dites pas n'existe pas (ce n'est pas le correcteur qui doit se demander ce que vous avez voulu dire : si vous ne définissez pas un terme important, tout ce que vous direz en employant ce terme sera dénué de signification !)
                   ¤ des citations présentées ainsi : "blablabla ..." (Auteur, Ouvrage) ; celles-ci ont pour fonction à la fois de rendre hommage à un auteur en recopiant une phrase ou une formule significative de sa pensée et/ou de son style et à la fois de manifester que vous vous êtes familiarisé(e) avec cette pensée et/ou ce style d'un auteur qui vous a marqué
                  ¤ des exemple(s) afin d'illustrer des arguments difficiles et/ou paradoxaux (très fréquent en philosophie !) qui, sans cela, demeureraient abstraits (cf. I - e et II - E)
      - c4 - des arguments secondaires, c'est-à-dire, d'une manière générale, tout moyen argumentatif qui vous semblera nécessaire pour développer la pensée de l' (ou des) auteur(s) auquel (auxquels) vous faites référence ; à noter que l'absence d'arguments secondaires, sans être catastrophique, vous fait encourir le reproche d'être "trop superficiel" (le correcteur trouve intéressant ce que vous dites mais il eût souhaité quelques approfondissements)
       - c5 - entre vos différents arguments, des connecteurs logiques ("donc", "si ... alors", "cependant", "or", "bien que", "mais", etc.) et non pas des connecteurs temporels ("de plus", "d'autre part", "ensuite", "après", "enfin", "puis", etc.), car ces derniers contribuent à juxtaposer les arguments alors que vous devez les ordonner (cf. I - g)
     - c6 - à la fin de chaque partie pour le sujet-question et de chaque sous-partie pour le sujet-texte, un bilan, c'est-à-dire une conclusion partielle qui doit s'attacher à répondre explicitement et succintement à la question posée au tout début de l'introduction (cf. III - b) ; à noter que l'absence de cet élément est un témoignage presque irrécusable de hors-sujet
       - c7 - après le bilan et avant le titre de la partie ou de la sous-partie suivante, une transition, afin de montrer que vous ne faites pas des développements séparés mais bien un seul : vous devez montrer que la deuxième et la troisième partie (ou sous-partie pour le sujet-texte) ne sont pas une deuxième et une troisième dissertation, mais qu'il y a bien une unité dans votre dissertation : le défaut de transition détruit irrémédiablement la continuité argumentative en faisant apparaître votre développement comme un catalogue d'idées hétéroclites ; c'est pourquoi vous devez poser une question (interro-négative cf. III - b) qui fait rebondir le débat et dont la réponse va se trouver dans la partie suivante

- d - à une CONCLUSION : la conclusion, c'est le bilan général (à la fin de chaque partie ou sous-partie, vous avez fait un bilan partiel) de votre dissertation, ce n'est rien d'autre qu'une réponse claire et définitive à la question posée en introduction ; c'est pourquoi elle doit résumer en une phrase courte mais précise l'acquis essentiel de chaque grande partie à la fin du développement, en vous attachant à bien faire sentir par des connecteurs logiques appropriés, les transitions entre les arguments ou les parties ; et c'est tout (par pitié, pas d'"ouverture" : la difficulté en philosophie, ce n'est pas d'ouvrir mais plutôt de clore le débat !)