"Jill
: Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être
finir. (Un temps.) Les grains s’ajoutent aux grains, un à un, et
un jour, soudain, c’est un tas, un petit tas, l’impossible tas.
(Un temps.) On ne peut plus me punir".
La colère, la divine colère, la mènis d'Achille
ou d'Ulysse, obéit à la même logique que le tas de sable : un
grain ne fait pas un tas, un grain de plus ajouté à un non-tas ne
fait pas non plus un tas, etc. et pourtant, à partir d'un certain
moment, on a néanmoins un tas. Même chose pour la colère : chacune
des petites humiliations quotidiennes est presque indolore, à la
longue, l'accumulation finit
même par paraître normale (de même que l'ajout d'un grain à un
grain peut
aplatir le tas au lieu de le faire monter) et pourtant, un jour ...
ça
prend ... miracle !