Soit le mythe aussi fameux que fumeux
dont
Luc
Ferry
se
fait l'écho lorsqu'il dit que
"de
fait, nous ne sommes tout simplement plus capables ne serait-ce que
d'imaginer un régime légitime autre que la démocratie. [...]
[Fukuyama]1 suggère que les principes de légitimité auraient tous été plus
ou moins explorés au fil de l'histoire, jusqu'à ce que le plus
conforme aux exigences fondamentales de l’humanité s'impose à
nous"(Ferry,
l'Anticonformiste). Soit maintenant une expression géographiquement et historiquement située de ladite "démocratie" : "la
France [qui] est une République indivisible, laïque, démocratique et
sociale [dans laquelle] la
souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses
représentants et par la voie du référendum"
(Constitution du 4 octobre 1958,
dite Constitution de la V° République, art. 1 et 3). Soit, enfin une référence on ne peut plus classique au grand penseur français de la démocratie : "les
peuples modernes qui se croient libres ont des représentants […].
Quoi
qu’il en soit, à l’instant qu’un peuple se donne des
représentants, il n’est plus libre, il n’est plus"
(Rousseau, du
Contrat Social,
III, xv). À la lumière de ces quelques textes et d'autres encore (cf. notamment, l'article de Frédéric Lordon, les Demeurés de la Légitimité) confrontés à l'hubris d'une bande de Tontons Macoutes2 auto-proclamés représentants de notre République bananière afin d'imposer à coup de matraques et de grenades une "réforme des retraites" qui n'est soutenue que par une bande de soudards ivres de haine, de pouvoir et d'argent mais rejetée par 90 % des travailleurs (-euses), nous nous demanderons donc de quoi le mot "démocratie" est le nom ou, plus exactement, de quelle pathologie ce flatus vocis est devenu le symptôme.