"On est en guerre contre le Covid !", annoncent-ils avec gravité. En vertu de quoi, on a ordre de se barricader chez soi, de fermer portes et fenêtres et de ne sortir sous (presque) aucun prétexte. La métaphore martiale, on le sait, a toujours eu bonne presse. Et, tout particulièrement, depuis que les auto-proclamés "représentants" des masses qui les ont élus dans le cadre des institutions médiocratiques3 ont pris conscience de leur insignifiance (c'est-à-dire depuis qu'ils ont pris l'absurde habitude de scier la branche budgétaire sur laquelle ils sont juchés), les politicards de tout bord se rendent compte qu'ils n'ont plus qu'une seule ressource pour exciper de quelque talent à faire valoir dans l'optique d'une (ré)élection éventuelle, cet horizon indépassable de toute carrière politique moderne : affirmer qu'ils qu'ils vont terrasser un ennemi et que l'on va voir ce que l'on va voir. Parfois ça marche et la populace, qui, au fond, ne demande rien d'autre qu'on lui fiche la paix, leur fait confiance et les (ré)élit. Parfois on leur rit au nez et l'électorat s'en débarrasse avec fracas. Il reste que le résultat de ces coups de menton a beau être imprévisible, comme, encore une fois, les politicards n'ont guère d'autre chose à proposer en échange de leur statut et des privilèges y afférents4 que le fantasme d'une protection tous azimuts contre un redoutable ennemi, il y a là un beau risque à courir. Autrefois, on était en guerre contre l'"ennemi héréditaire" ou contre les "boches". Et on craignait les éruptions volcaniques et les ouragans. Aujourd'hui, on est "en guerre" contre tout et n'importe quoi : la pollution, le chômage, l'inflation, le réchauffement climatique, le terrorisme, l'illettrisme, la sédentarité, etc. Quitte, d'ailleurs à fabriquer de toute pièce cette inquiétude en inventant un ennemi imaginaire, histoire de condescendre à offrir sa protection au bon peuple terrorisé5. Alors, pourquoi pas, en effet, une "guerre" contre le Covid justifiant le slogan "tous aux abris" ?
Sauf que, contrairement au terrorisme, par exemple, qui, bien réel ou un rien fantasmé, peut être considéré comme un mal à éradiquer, en tout cas à prévenir, l'évolution d'un germe pathogène n'est ni prévisible ni évitable. En effet, il faut commencer par rappeler que la détestable bestiole qui répond à l'horrible nom de "Covid-19" est … un virus biologique, c'est-à-dire un germe pathogène. C'est-à-dire un être vivant. Or, c'est un abus de langage de prétendre qu'on va éradiquer un être vivant, fût-il pathogène. Tout au plus peut-on espérer maîtriser quelques-unes des conséquences indésirables de son existence, notamment, bien entendu, les pathologies qu'il entraîne. Car, en tant qu'être vivant, la souche pathogène a beau ne pas dévoiler sa nocivité ex nihilo mais par mutations successives jusqu'à représenter un danger pour l'humanité, la science néo-darwinienne nous enseigne que ses mutations génétiques sont purement aléatoires et, par conséquent, parfaitement imprévisibles6. Pour autant, contrairement à ce qui se passe dans le cas d'une catastrophe naturelle telle qu'un tremblement de terre, par exemple, il ne suffit pas de se mettre la tête dans le sable et de faire le gros dos en attendant que ça passe pour que, effectivement, ça passe. Pour prendre le contre-pied d'une comparaison qui, à n'en point douter, a dû germer dans l'esprit de bon nombre de ces imbéciles qui nous gouvernent7, un virus biologique (toujours sous réserve que son évolution soit réellement aléatoire) n'est ni une arme de destruction massive destinée à exterminer le plus grand nombre possible de victimes, ni un avant-goût de l'Apocalypse. Comme n'importe quel être vivant, un germe pathogène s'efforce, volens nolens, de persévérer longtemps dans son existence, notamment en s'évertuant à s'assurer une descendance viable. Bref, un virus biologique, contrairement aux êtres humains qui, éventuellement, le manipuleraient génétiquement et le dissémineraient à dessein (et contrairement aux "virus" informatiques toujours d'origine 100 % malveillante), N'EST PAS MÉCHANT ! Mieux encore, il n'a de cesse de suffisamment muter pour se rendre inoffensif et passer inaperçu. Concrètement, lorsqu'il parasite une cellule, ce n'est ni pour la détruire, ni juste pour lui faire un petit "coucou !" en passant mais, pour s'en nourrir et se répliquer paisiblement. De sorte que, si sa stratégie (elle aussi aléatoire) se révèle inadaptée au point que l'organisme qu'il a colonisé dépérit sous ses assauts, il a de grandes chances de disparaître avec lui. Donc de ne plus pouvoir se répliquer. Donc aussi de voir disparaître avec lui les gènes qui, codant un parasitage trop gourmand et trop agressif, finit par tuer la poule aux œufs d'or. À terme, seules les souches dépourvues de tels traits génétiques, c'est-à-dire capables de vivre en bonne intelligence avec les organismes colonisés se reproduiront. À plus long terme encore, le virus va muter et l'épidémie s'éteindre d'elle-même. S'il en allait autrement, on ne comprendrait pas comment les innombrables calamités biologiques qui ont émaillé l'histoire de l'humanité ont bien pu spontanément prendre fin bien avant que l'humanité ne se dote de tout un arsenal (tiens, encore un terme militaire) techno-pharmaceutique destiné à prévenir et/ou à guérir.
En effet, comment faisait-on "avant" ? Certes, comme le montre Michel Foucault, on confinait déjà à l'âge classique (XVI°-XVII°) pour lutter contre les épidémies de peste ou de choléra8. Sauf que 1) faute de moyens de dépistage et de prévention, le confinement ne pouvait concerner que les foyers ("clusters") dans lesquels on dénombrait une quantité significative de malades avérés et, 2) lesdits foyers ne correspondaient d'ailleurs pas à l'étroite cellule de l'actuel "foyer fiscal" mais comprenaient la parentèle au sens très large (serviteurs, domestiques et animaux compris), voire le quartier, si ce n'est le village ou même la ville tout entiers (par exemple, la ville d'Oran dans la Peste de Camus). Malgré l'inévitable promiscuité qui régnait dans de telles formes de "confinement", non seulement tous les résidents n'étaient pas atteints par la maladie, quelque contagieuse qu'elle fût, mais encore certains malades guérissaient, et surtout, in fine, l'épidémie finissait toujours par régresser puis par disparaître. Pourquoi ? Parce que ce qui oblige le germe pathogène à muter ne se résume pas à la seule mortalité des organismes parasités. Un autre facteur est essentiel : pour toute population saine exposée à un risque de contamination par un germe pathogène, une certaine proportion de cette population est infectée au sein de laquelle les organismes contaminés produisent des anti-corps qui, soit éliminent tout ou partie de la colonie microbienne, produisant ainsi chez elle une nouvelle hécatombe, soit bloquent le processus de réplication, contrecarrant encore le dessein de la nature. Tout cela participe de ce grand processus d'adaptation et de mutation génétique tendant vers la compatibilité9 finale du parasite avec le parasité. Bref, "limiter la circulation du virus" comme on entend dire aujourd'hui avec la candeur de la bêtise requalifiée en bon sens, c'est, au mieux retarder, au pire rendre impossible la solution du problème de santé publique. A contrario, ne pas confiner une population significativement exposée à un germe pathogène ou, en tout cas, ne pas contraindre à l'isolement des cellules sociales trop étroites (à la limite, un seul individu), permet de réaliser cette IMMUNITE NATURELLE qui, seule, peut mettre fin à l'épisode épidémique10. Ceci, notamment, est la seule explication rationnelle, non-miraculeuse, de la résorption de la désastreuse pandémie dite "de grippe espagnole" de l'automne 1918 et du printemps 1919 (entre 35 et 50 millions de morts, soit 2 à 3 fois plus que la Grande Guerre ; à comparer, pour un laps de temps équivalent et une population mondiale quatre fois moindres qu'aujourd'hui, avec les 2 millions de victimes du Coronavirus !). Au-delà des enjeux scientifique et historique de ce qui devrait faire l'objet d'une évidence au sein d'une communauté humaine correctement éduquée et honnêtement informée, l'enjeu de cette démarche est aussi philosophique. Depuis que Descartes a proclamé que nous pourrions, par la force de la technologie, "nous rendre comme maîtres et possesseurs de la Nature", l'Occident vit dans la rigide illusion que seule une stratégie de lutte frontale contre l'ennemi peut, dans le cadre d'une "guerre" quelconque, se révéler payante. En l'occurrence, ici, les Lignes Maginot11 du confinement, des "gestes-barrières" et de la pharmacopée censées maintenir à distance et/ou éradiquer le virus. On ferait bien, en l'occurrence, de s'inspirer de la notion chinoise de 奇 (qí), c'est-à-dire d'influence indirecte sur les conditions d'une situation (on pourrait traduire aussi par "ruse") consistant à maximiser ses chances d'atteindre un but en ne le visant pas expressément mais en jouant sur les propensions naturelles12, ce que, comme on le voit, la biologie moderne ne fait que confirmer.
Oui mais, objectera-t-on, cela doit-il se faire au prix du sacrifice de la vie de millions de gens ? La pensée tragique, on le sait, s'est longtemps nourrie de ce qu'elle prenait pour une fatalité. Toute calamité étaient interprétée comme manifestation de la colère d'un ou de plusieurs dieu(x) contre les hommes dont il(s) entendai(en)t châtier les péchés13. René Girard a montré qu'une alternative à la sanction collective résidait dans le sacrifice expiatoire d'un "bouc-émissaire". Dans tous les cas, le retour à la vie normale était ressenti comme l'apaisement du divin courroux en contrepartie d'un sacrifice, quantitatif ou qualitatif. Ce qui, après tout, était loin d'être absurde, dès lors que l'on considère, avec l'anthropologie moderne, d'une part que la divinité n'est autre que la personnalisation mythique des forces souterraines et incoercibles qui gouvernent la destinée humaine, et, d'autre part, que la normalisation est le résultat d'un retour naturel à une situation d'équilibre. Aujourd'hui, les progrès de la science et de la technique permettent d'attribuer la plupart des calamités non plus à de sournoises divinités irascibles mais à des causes identifiables et, jusqu'à un certain point, maîtrisables. Du coup, le retour à l'équilibre peut, sinon être décrété (à la manière de Descartes), du moins être conditionné (à la manière de Sūn Zǐ) par un certain nombre de mesures congruentes avec nos connaissances scientifiques et avec nos capacités technologiques. Tout le monde admet, à juste titre, qu'au XXI° siècle, il n'est pas tolérable de remettre l'évolution favorable d'une épidémie à une immunité naturelle qui s'accompagnerait d'une surmortalité significative. Autrement dit, on ne peut plus abandonner le sort des populations les plus fragiles (en gros, les malades, les pauvres et les vieux) au seul jeu des probabilités génétiques de mutation d'une souche virale potentiellement mortelle14. Dit d'une autre manière encore, la voie de la mutation génétique, seule voie possible d'éradication du mal, insistons-y, doit et peut être favorisée et accélérée par nos connaissances scientifiques et notre équipement technologique.
De quelle manière ? C'est extrêmement simple. Nous sommes en possession de trois leviers (j'allais dire "de trois armes" !) redoutables15. Le levier diagnostique, le levier prophylactique et le levier thérapeutique. On sait, aujourd'hui, déchiffrer très rapidement le génome des germes pathogènes, y compris des germes jusque-là inconnus, et construire puis distribuer des protocoles pertinents en termes de quantité et de qualité destinés à tester une population sur la base de cette identification génétique. De la même façon, sur la même base, on sait fabriquer des vaccins statistiquement efficaces pour une proportion significatives de cas dans une population donnée. Donc, en amont d'une situation épidémique incontrôlable, nous disposons, outre le levier diagnostique, d'un levier prophylactique consistant en une vaccination systématique des mêmes populations. Il est temps de faire remarquer que la vaccination s'inspire sans le savoir de la conception chinoise de la médecine évoquée plus haut, puisqu'elle consiste non pas à éliminer frontalement un microbe, mais, indirectement, à agir sur les conditions de sa régulation en inoculant à un organisme sain une souche microbienne génétiquement modifiée et dotée d'un degré de virulence trop faible pour déclencher la maladie mais suffisamment élevé pour générer la production de ces fameux anti-corps qui vont contraindre le microbe soit à mourir soit à s'adapter. Toujours, en amont, le dépistage systématique des populations à risque16 doit et peut être organisé. Le cas échéant, des mesures de sur-protection, voire d'isolement (quarantaine) ciblées sur les personnes infectées et leur immédiat entourage (et non, abstraitement, l'ensemble d'une zone géographique17 ou toute une classe d'âge ou toute une catégorie socio-professionnelle) doivent et peuvent être prises. Dans les deux cas, encore faut-il
- que de multiples laboratoires ne se fassent pas manifestement concurrence dans une course au profit qui, inévitablement, ralentit et/ou dégrade qualitativement le processus, voire, conduit à la pénurie de matériel thérapeutique au point que leurs destinataires finissent pas ne plus leur accorder le moindre crédit (la confiance, ça se mérite !)
- que les décisions publiques de dépistage, de vaccination et de confinement soient prises par des autorités scientifiquement compétentes (et non par un lobby rebaptisé "Conseil Scientifique" !), administrativement efficaces, financièrement cohérentes et, par-dessus tout, POLITIQUEMENT LÉGITIMES afin que la population concernée soit testée et, éventuellement, isolée rapidement et avec un haut degré de d'adhésion de celle-ci18 (là encore, la confiance, ça se mérite !).
Or, il est patent que ces conditions sont rarement toutes satisfaites dans la plupart des pays "démocratiques", le cas français étant, à cet égard, l'un des plus caricaturaux en ce qu'AUCUNE ne l'est. Et encore n'a-t-on pas abordé le troisième levier, de loin le plus important : le levier thérapeutique.
Car, en raison de son caractère imprévisible et irrésistible, de telles mesures préventives ne suffisent jamais à enrayer la progression d'une épidémie. Or, le sort des personnes malades ne peut, évidemment plus être abandonné aux sautes d'humeur des dieux divers et variés ! Cela tombe bien car nous avons, aujourd'hui, en plein XXI° siècle, les moyens techniques (cellules d'isolement, molécules médicamenteuses, appareillages de contrôle et de réanimation) et institutionnels (médecine de ville, médecine hospitalière, médecine de rééducation) de les soigner19. Encore faut-il que la logique qui préside à la gestion de tout le spectre thérapeutique ne soit pas celle de l'aveugle et suicidaire idéologie capitaliste visant un objectif et un seul : maximiser le profit. Notamment le profit financier privé et à court terme des (actionnaires des) firmes qui recherchent, conçoivent, produisent et distribuent les moyens techniques sus-évoqués. Car si tel est le cas, les équipements lourds et coûteux correspondant à certaines pathologies (par exemple, le Sida ou le cancer) seront nécessairement privilégiés au détriment d'autres, moins spectaculaires mais peut-être tout aussi invalidantes20. D'autre part, et c'est encore plus absurde, le "profit public" (à supposer que cette expression ait un sens !) d'une institution qui, obsédée par le modèle capitaliste unique (en fait) et réputé indépassable (en droit), s'entête à exiger que les services publics soient "rentables" (on se demande bien pour qui), c'est-à-dire soient excédentaires en ressources par rapport aux dépenses. Or, quel sens cela a-t-il d'exiger que l'hôpital public (passe encore pour les cliniques privées) soit rentable en ce sens, c'est-à-dire arithmétiquement et à court terme ? La santé publique est-elle d'ailleurs chiffrable en termes de "prix" ? Et, si oui, celui-ci n'est-il qu'un chiffre destiné à assurer un retour sur investissement positif à horizon annuel ? Les choix publics effectués ces dernières décennies par les auto-proclamées "démocraties" occidentales et, tout particulièrement, la France, sont, à cet égard, ubuesques : la logique d'un service public sanitaire, gratuit et collectif a été sacrifiée au profit (c'est le cas de le dire) d'une logique de service soi-disant "public" mais en réalité privé car payant21 et s'adressant à des individus22 et non à une collectivité. Monstrueuse cerise sur le gâteau : toute dépense publique étant réputée par le dogme ultra-libéral une éviction de la dépense privée23, le Roi Ubu n'a eu de cesse de réduire les moyens humains de l'hôpital public en termes de masse salariale globale ainsi que d'"optimiser" les équipements en regroupant les unités de soins afin, dit-il, de réaliser des "économies d'échelle". Résultats : fermeture progressive mais significative24 de lits à l'hôpital public, démographie médicale en chute vertigineuse, découragée notamment par les faibles perspectives de rémunération, patients de moins en moins souvent et de moins en moins bien soignés25.
Pour toutes ces raisons, il ne fait guère de doute que les grotesques gesticulations du Roi et de sa valetaille, servilement relayées et dramatisées par des media aux ordres ne visent aucunement à préserver la santé publique mais plutôt à faire oublier tout à la fois l'inhumanité de la logique capitaliste, l'illégitimité des "autorités26" politico-administratives et le caractère criminel de restrictions budgétaires qui, de proche en proche, ont conduit à la situation intenable que nous connaissons sous le nom de "saturation du système de santé" eu égard aux conséquences sanitaires de la circulation du Covid-19. Même s'il n'y a plus aucune raison d'accorder le moindre crédit aux chiffres (surtout après le scandale du Lancet !) du gouvernement servant à décrire l'ampleur du désastre27, même s'il n'y a aucune raison de s'affoler quant à l'intensité et l'imminence du danger que représente ce micro-organisme28 (je parle du Covid, pas du gouvernement !) pour chacun(e) d'entre nous, il reste que l'hôpital public29 est manifestement débordé par un afflux de patients gravement atteints qui ne sont plus en mesure d'être suffisamment bien et suffisamment vite pris en charge. C'est ce que nous hurlent quotidiennement tous des personnels de santé qui, profondément affectés dans leur chair et dans leur éthique, réclament des moyens techniques et des rémunérations décentes et non pas ces méprisables applaudissements vespéraux réputés suffire à fournir à des spectateurs abrutis la bonne conscience d'un soi-disant soutien, d'une soi-disant solidarité. Par ailleurs, et c'est sans doute cela qui est le plus inquiétant, si on considère les ressorts profonds du psycho-drame politico-médiatique il n'y a aucune raison d'espérer que cela prenne prochainement fin. Dès lors qu'il suffit de produire chiffres, courbes et tableaux bidonnés usurpant lamentablement le label "EXPERTISE SCIENTIFIQUE", pour justifier n'importe quelle mesure de restriction, voire d'abolition des droits et des libertés fondamentales car consubstantiels à notre humanité, dès lors que ces entorses et ces infractions s'accompagnent, paradoxalement, d'indéniables bénéfices collatéraux30 pour qui les commet, on ne voit pas bien pourquoi ces redoutables parasites (je parle, cette fois de la caste politico-médiatique, pas de la gent Covid), s'arrêteraient en si bon chemin !
Et pereat humanitas ! Car, si l'on s'en tient à cette définition qui figure dans la charte de l'O.M.S. et selon laquelle la santé humaine en général est "un état de complet bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité [et qui est] l’un des droits fondamentaux de tout être humain", il est clair que l'on ne peut avoir de santé biologique sans santé économique et sociale, celle-ci étant la condition sine qua non de celle-là. Comment voulez-vous que des hommes et des femmes réduits à la morosité ou, pire, à la précarité, quand ce n'est pas à la misère, par tout ce protocole imbécile de "distanciation sociale" (pitoyablement euphémisé en protocole de "distanciation physique" pour mieux semer la confusion) puisse être dit, en quelque sens que ce soit, "en bonne santé" ? Vue sous cet angle-là, la "santé" n'est même plus synonyme d'"absence de maladie ou d'infirmité". C'est juste le fait, pour un individu donné, de ne pas incrémenter les statistiques de sur-mortalité due à une infection à coronavirus ! Bref, s'ils n'ont pas la moindre notion de cette santé publique qu'ils sacrifient, dans un premier temps sur l'autel de la rentabilité économique à courte vue, on voit que, dans un second temps, les sus-nommés parasites se fichent tout aussi éperdument de la santé économique et sociale de la contrée qu'ils ont infectée au motif que cette "crise sanitaire" leur offre une occasion inespérée de justifier l'imposture de leur prestigieux statut en prenant des décisions aberrantes qui, sous couvert de "protection" de la population, n'ont, en réalité, d'autre enjeu que la préservation de leur propre pouvoir31. De sorte que, dans un troisième temps, en diabolisant les interactions économiques et sociales, en présentant explicitement la sociabilité comme un vecteur de mortalité, d'une part ils sacrifient délibérément l'essence même de l'humanité, le fait que l'homme soit "par nature un animal social" comme dirait Aristote, d'autre part ils repoussent indéfiniment le moment où le facteur pathogène aura suffisamment muté pour se rendre enfin inoffensif. "Les cons, s'ils savaient !". Mais ils ne savent pas. Et c'est précisément pour cela qu'ils osent tout, comme l'avait déjà finement remarqué Michel Audiard dans "les Tontons Flingueurs" !
1Tout au long de cet article, nous partirons du postulat que la nocivité du Covid-19 est bien telle que nous la présente officiellement la pensée unique. À l'égard de quoi, je m'empresse d'émettre les plus expresses réserves pour des raisons qui apparaîtront clairement ci-dessous. Une alternative intéressante à la pensée unique réside notamment dans cette interview que la généticienne Alexandra Henrion-Caude a donnée à la station Sud Radio le 16 novembre 2020.
2Néologisme : limite qu'atteignent les technocrates lorsque, leurs compétences tendant vers zéro, ils gouvernent par et pour les chiffres (en grec, ἀρίθμηματα).
3Néologisme : limite qu'atteint la démocratie lorsque le κρατός est, de fait, exercé par les media et/ou/c'est-à-dire les médiocres.
4Contrairement aux versions pré-"démocratiques" de l'État moderne qui, comme le montrent les travaux de Michel Foucault, ont un "bio-pouvoir" (un pouvoir sur la vie biologique des sujets) entre autres sources de légitimité (notamment leur exemplarité morale et spirituelle).
5Après, on s'étonnera que d'aucuns en deviennent méfiants, sinon ouvertement soupçonneux à l'égard de la vérité officielle en particulier et, même, de la vérité en général (cf. mon article Post-Vérité, Post-Politique, Post-Humanité).
6Sauf, à ce que, comme dans l'Armée des douze Singes, ledit germe ait été sciemment modifié et disséminé par des groupements (par exemple, pharmaceutiques) y ayant intérêt (par exemple, pour vendre des antidotes ...). Hypothèse qui, bien entendu, est complétement absurde ! Voir, à ce sujet, le documentaire de Pierre Barnérias intitulé Hold-up.
7On peut même se demander jusqu'à quel point la coïncidence islamo-sanitaire de la double menace terroriste ET biologique n'est due qu'au seul hasard (je veux dire, au hasard de la coïncidence de l'arrogance politicienne et du bouillonnement social).
8Cf. i Promessi Sposi de Manzoni ou le Hussard sur le Toit de Giono.
9Etymologiquement, "compatible" a la même racine que "compassion" et connote une capacité à partager les mêmes contraintes, les mêmes souffrances.
10Sans rentrer dans des détails chiffrés dont l'auteur de cet article a déjà suggéré tout le bien qu'il en pensait, il s'avère que les contrées ayant renoncé (de gré ou de force, peu importe) au confinement (entre autres, la Suède, le Brésil, l'Inde) sont, celles qui s'approchent le plus près du seuil de l'immunité naturelle (estimé à 60 % pour le Covid-19). Par ailleurs, dans celles où le confinement est devenu religion d'Etat, c'est, comme par hasard, dans les communautés le plus touchées par la "première vague" que la "seconde vague" est le moins forte. Et vice versa. Preuve que l'immunité naturelle fait malgré tout son chemin, même si c'est encore insuffisant (en Seine Saint-Denis, par exemple, on considère qu'environ 12% de la population est naturellement immunisée) car trop lent.
11Qui comme on le sait, sont aussi infranchissables que le Titanic était insubmersible !
12Cf. François Jullien, Traité de l'Efficacité qui s'appuie, notamment, sur l'Art de la Guerre de Sūn Zǐ (VI° siècle av. J.-C.)
13C'est ainsi que débute, par exemple, la tragédie d’Œdipe roi de Sophocle : Tiresias annonce au roi Œdipe que les dieux ont envoyé la peste sur Thèbes pour punir la Cité du régicide de Laïos.
14Ce qui est pourtant le cas en Inde et au Brésil, par exemple.
15J'ajouterais une quatrième qui consiste plutôt en un pré-conditionnement qu'en une véritable démarche volontariste : une hygiène de vie (corporelle, alimentaire, vestimentaire, mentale) qui fait fi de toutes ces morbides injonctions à consommer pour soutenir la croissance ! Comment s'étonner que le pays plus gros consommateur au monde d'anxiolytiques soit aussi l'un de ceux dont la santé publique est le plus affectée par l'épidémie ?
16Lesquelles ne se réduisent pas aux seules populations fragiles dont nous parlions plus haut mais s'étendent, bien entendu, à tout un spectre démographique incluant les susdites, spectre d'autant plus large que la concentration urbaine est plus importante et, donc, que la probabilité de contamination (qui n'est pas la même pour toutes les souches pathogènes) est plus importante pour un individu donné.
17Ce qui est le cas en Chine, au Japon et en Corée. Quel sens cela a-t-il d'imposer le port du "masque" à des enfants de Cours Préparatoire, c'est-à-dire à une tranche de population dont on reconnaît par ailleurs que la probabilité pour qu'elle soit contaminée par le Covid19 est à peu près nulle ? C'est tellement idiot qu'on est en droit de se demander si, en dehors de la gesticulation politique (le quotidien allemand die Zeit daté du 12 novembre 2020 parle d'Absurdistan pour qualifier l'autoritarisme politique français dans la gestion de la "crise sanitaire") l'imposition, d'ailleurs à titre onéreux, de ce fameux "masque" n'aurait pas d'autre finalité que d'écouler les stocks réalisés par les officines industrialo-pharmaceutiques !
18Ce qui, comme par hasard, est le cas en Chine, au Japon et en Corée mais aussi, dans une moindre mesure, dans les pays scandinaves.
19C'est-à-dire, rappelons-le, non pas de réaliser un échange-standard de pièces défectueuses contre des pièces neuves mais d'aider les défenses immunitaires NATURELLES des patients à se défendre contre les infections microbiennes, ce qui aura pour conséquence, derechef, de pousser les souches les plus virulentes à muter.
20Une dermatologue me disait récemment que les recherches sur les maladies de la peau ont, depuis longtemps été abandonnées faute de rentabilité suffisante !
21En France, les "représentants du peuple" (sic !) viennent de voter l'accès payant au service des urgences ! Pratique que les USA connaissent depuis longtemps.
22Avec tout ce que cela suppose de culpabilisation morale du malade, lequel est nécessairement un irresponsable qui n'a pas pris suffisamment de précautions (de même qu'un chômeur est un irresponsable qui ne cherche pas de travail) !
23La seule évaluable par les agrégats de la comptabilité nationale et, à ce titre, susceptible de générer de la sacro-sainte croissance.
24En France, 20 000 sur dix ans, 3 000 pour la seule année 2019.
25Avec, pour corollaire, la baisse tendancielle de l'espérance de vie en bonne santé.
26Bien mal nommées, l'autorité étant "la hiérarchie elle-même dont chacun reconnaît la justesse et la légitimité" nous dit Hannah Arendt.
27Encore une fois, sans qu'il y ait nécessairement complot, il existe manifestement une conspiration non pas du silence, pour le coup, mais du bavardage. "Conspiration" au sens taoïste ou leibnizien d'après lequel "tout conspire", c'est-à-dire converge vers une direction unique et déterminée : la Voie pour le Tao, le "meilleur possible" pour Leibniz et ... les privilèges statutaires pour le Roi Ubu et sa clique.
28Le Covid-19 est nettement moins virulent que le virus de la rougeole et nettement moins létal que celui du sida.
29Tout particulièrement en France. Comme par hasard, outre les pays déjà cités dans lesquels l'immunité naturelle a notablement progressé (souvent, d'ailleurs, au prix d'une surmortalité significative), ce sont dans ceux dont le système de santé public est le moins délabré (Japon, Corée, Chine, Russie, Allemagne) que l'épidémie est désormais sous contrôle.
30Un seul exemple : la cote de popularité du Roi fait un bond spectaculaire après l'annonce du deuxième "confinement" en France. Brassens avait raison : "il y a peu de chances qu'on détrône ..."!
31J'allais dire : de leur propre immunité ! Max Weber souligne (après Machiavel) que "lorsqu’on dit d’une question qu’elle est politique, il faut entendre par là que les intérêts de la répartition, de la conservation ou du transfert du pouvoir sont déterminants". Or, il est clair que l'une des composantes les plus concrètes et, partant, les plus convoitées, dudit "pouvoir" au sens contemporain de ce terme, c'est, justement, ce privilège d'immunité juridique dont ces parasites sont porteurs, ce qui leur permet de magouiller paisiblement en passant sous les radars des juridictions.
Sacré Philippe, quelle verve ! Mais trop long pour être lu sur un petit écran avec en prime un lexique...
RépondreSupprimerBravo pour cette réflexion qui mérite des réactions que je ferai plus tard car il est vraiment tard ce soir...
Je lirai à tête reposée le matin aux aurores.
Mimi